top of page
Rechercher

Dans Medscape: "𝘈𝘶𝘹 𝘏𝘰𝘴𝘱𝘪𝘤𝘦𝘴 𝘊𝘪𝘷𝘪𝘭𝘴 𝘥𝘦 𝘓𝘺𝘰𝘯, 𝘦𝘯 𝘢𝘥𝘥𝘪𝘤𝘵𝘰𝘭𝘰𝘨𝘪𝘦, 𝘶𝘯 𝘱𝘩𝘢𝘳𝘮𝘢𝘤𝘪𝘦𝘯 𝘢𝘶𝘵𝘰𝘳𝘪𝘴𝘦́ 𝘢̀ 𝘱𝘳𝘦𝘴𝘤𝘳𝘪𝘳𝘦"

  • Photo du rédacteur: SUAL
    SUAL
  • 6 mars 2024
  • 3 min de lecture
Lyon, France — Pharmacien spécialisé en addictologie aux Hospices Civils de Lyon, le Dr Mathieu Chappuy est autorisé depuis novembre 2023 à renouveler ou adapter les prescriptions de traitement de ses patients, grâce à un protocole de coopération établi avec les médecins du service. Il détaille pour Medscape cette nouvelle mission.


Pharmacien hospitalier diplômé en 2012, le Dr Mathieu Chappuy a exercé en pharmacie hospitalière classique pendant trois ans, avant de se former en addictologie en 2015. Il travaille désormais à temps plein dans trois structures d’addictologie : les deux Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) des Hospices Civils de Lyon, à l’hôpital Édouard Herriot et à la Croix-Rousse, où il mène une activité clinique. Et au centre hospitalier Le Vinatier où il participe à la recherche en addictologie sur des projets d’essais cliniques et à quelques enseignements.


Depuis 2016, il reçoit un grand nombre de patients pour leur expliquer certains traitements particuliers dont, en 2016, la naxolone en spray qui est arrivée sur le marché pour la prévention des overdoses aux opioïdes. « Les médecins déjà débordés n’avaient pas le temps d’expliquer aux patients en quoi consistait ce traitement pendant leurs consultations. Je m’en suis alors chargé et j’ai vu plus de 300 patients en entretien. Dans un premier temps ces entretiens étaient cantonnés au sujet de la naxolone, puis pour d’autres médicaments », détaille le Dr Chappuy.


Les médecins lui adressent également des patients qui ont des problèmes d’observance afin de faire un point avec eux. En 2021, la buprénorphine injectable à libération prolongée est à son tour arrivée sur le marché.

« J’ai travaillé sur ce produit avant qu’il n’arrive en France, j’ai suivi son lancement en Australie et j’ai publié plusieurs articles à son sujet. Lorsqu’il est a été commercialisé ici, les médecins ont à nouveau eu recours à mon expertise pour donner les explications nécessaires aux patients », raconte-t-il.


 Protocole en concertation avec les médecins 

Auparavant, le Dr Chappuy réalisait l’entretien avec le patient pour lui expliquer le fonctionnement du médicament, puis le renvoyait vers le médecin qui rédigeait la prescription, souvent en demandant conseil au pharmacien. Ce dernier pouvait aussi être amené à proposer la confection de préparations magistrales par des pharmaciens d’officine, pour mettre au point des traitements sur mesure pour certains patients.


Depuis mars 2023, un arrêté autorise les pharmaciens hospitaliers à « renouveler les prescriptions des patients pris en charge par l'établissement et les adapter, dans le respect d'un protocole » (article L.5126-1 du code de santé publique).


« Nous avons mis en place un protocole avec les médecins du centre, en décrivant ce que j’étais autorisé à faire ou non. Je peux désormais renouveler et adapter tous les traitements pour tous les patients suivis en addictologie, depuis le mois de novembre 2023. Les prescriptions sont signées avec mon nom et mon numéro RPPS donc j’engage ma responsabilité. Je suis le premier pharmacien des Hospices Civils de Lyon à être autorisé à le faire et sans doute l’un des premiers de France. Cela a été long à mettre en place, car personne ne maîtrisait cette nouvelle possibilité et il a fallu obtenir l’accord de la commission médicale d’établissement (CME), du pôle d’activité pharmaceutique et de l’employeur, afin de valider le protocole qui a ensuite été déposé sur une plateforme nationale », explique-t-il.


« Les médecins dans mon service sont très contents car je suis totalement intégré à l’équipe et ils me sollicitent très souvent sur les médicaments. La confiance est totale », apprécie-t-il.


 Un fonctionnement très complémentaire   

Ainsi, lorsque les médecins doivent recevoir chaque mois un patient pour le renouvellement de son traitement en addictologie, ils peuvent l’adresser au pharmacien qui prend sur lui cette charge de travail. « Et bien évidemment, si je ne maîtrise pas un cas ou que la situation clinique se détériore, je renvoie automatiquement vers le médecin », précise le Dr Chappuy.


« Lorsque les patients ont vu pendant des années le même médecin, le fait d’être reçus par un autre professionnel de santé permet d’aborder d’autres sujets ou les mêmes mais d’une autre manière. Nous n’avons pas tout à fait le même point de vue et c’est très complémentaire », estime-t-il. Les patients sont avertis de cette possibilité de pharmacien prescripteur dans le livret d’accueil et peuvent le refuser, mais ce n’est pas encore arrivé.


 Une mission valorisante pour certains 

Le Dr Chappuy apprécie cette nouvelle mission, qu’il trouve « valorisante ». « Aujourd’hui, je vais jusqu’au bout du processus, alors qu’avant je donnais toutes les explications au patient, puis j’avais l’impression d’aller quémander une prescription. Ce qui peut être compliqué au début en revanche, c’est qu’en tant que pharmacien, nous ne sommes pas habitués à prendre des décisions médicales directes. C’est très intéressant mais pour le faire en toute sécurité, il faut bien maîtriser son sujet. Après, c’est un sujet qui divise, certains confrères estiment que ce n’est pas notre rôle de pharmacien et ne souhaitent pas prendre cette responsabilité », conclut-il.


Lien vers l'article:

 
 
 

Comentários


bottom of page