Le SUAL associé à la 1ère publication du Baromètre de Santé des Internes de Lyon (BASIL)
L'Université Claude Bernard Lyon 1 et les Hospices Civils de Lyon (HCL) ont mis en place un Baromètre Santé des Internes de la subdivision de Lyon.
Cette grande enquête en ligne avait pour but de donner la parole aux internes sur leur état de santé, et permettre de prioriser les nouvelles actions à mettre en œuvre. Cette initiative est l'oeuvre d'un projet partenarial, associant notamment la médecine du travail du CHU de Lyon, le Service de Santé Universitaire de l'UCBL1, et le SUAL. Retrouvez la première publication des résultats de BASIL dans Frontiers in Psychology, et la traduction du résumé ci-dessous.
Introduction : La santé mentale des internes est une préoccupation de plus en plus importante, notamment en ce qui concerne les conditions de formation hospitalière et universitaire. Notre objectif était d'évaluer les déterminants professionnels, académiques et psychologiques de l'état de santé mentale de tous les internes de l'académie de Lyon, France.
Matériels et méthodes : Le Baromètre santé des internes de la subdivision de Lyon (BASIL) est une initiative qui consiste à proposer une enquête récurrente en ligne à tous les internes en médecine, pharmacie et odontologie, appartenant à la subdivision de Lyon. La première de ces enquêtes s'est déroulée de mai à juillet 2022. Les participants devaient remplir une série de questionnaires validés, notamment l'échelle de bien-être mental de Warwick-Edinburgh (WEMWBS), et l'échelle de détresse psychologique de Kessler (K6), ainsi que des questions évaluant leur santé globale et leurs conditions de travail hospitalières et facultaires. Une analyse par graphe acyclique dirigé (DAG) a été réalisée avant les analyses multivariables, afin d'explorer les déterminants associés à un faible bien-être (WEMWBS <43) et à une forte détresse psychologique (K6 ≥ 13).
Résultats : Au total, 904 internes (taux de réponse : 46,7%) ont participé à l'enquête. Un faible niveau de bien-être a été observé chez 23% des participants et il était significativement associé au stress au travail (OR = 2,18 ; 95%CI = [1,32-3,60]), à un faible soutien social (OR = 3,13 ; 95%CI = [2,05-4,78]) et à l'expérience d'un enseignement universitaire très médiocre (OR = 2,51 ; 95%CI = [1,29-4,91]). Un niveau élevé de détresse psychologique a été identifié pour 13% des participants et il était associé à un faible soutien social (OR = 2,41 ; 95%CI = [1,48-3,93]) et à l'expérience d'un enseignement universitaire jugé très médiocre (OR = 2,89, 95%CI = [1,16-7,21]).
Conclusion : Les conditions de travail à l'hôpital, le soutien social et la perception de la qualité de l'enseignement étaient trois déterminants majeurs du bien-être et de la détresse psychologique chez les résidents des professions de santé. Les déterminants démographiques, la vie personnelle et les habitudes de vie étaient également associés. Ces résultats plaident en faveur d'une action à plusieurs niveaux dans les programmes de prévention pour améliorer le bien-être et réduire la détresse mentale chez les internes.